Dégustation de vin, choisir le bon verre!
Tous les amateurs le savent : impossible de bien apprécier le jus de la treille dans un verre à moutarde ou, pire, dans un gobelet en plastique. Ce n’est pas seulement une question d’esthétique. Un vin servi dans un contenant approprié sera beaucoup plus agréable au nez et en bouche. Un constat qui n’a pas échappé aux industriels verriers. Ces dernières années, les fabricants designers de verre ont développé des collections, les déclinant en fonction du type de vin (rouge, blanc, à bulles), de la région (bourgogne, bordeaux, alsace…), voire du cépage. Dans l’idéal, c’est peut-être la solution. Mais si l’on veut s’initier aux plaisirs de la dégustation ou tout simplement profiter pleinement d’une bonne bouteille partagée entre amis, il est plus judicieux de s’équiper d’une bonne série de verres polyvalents, permettant à une grande variété d’appellations de s’exprimer au mieux. Toutes les grandes marques (Riedel, Spiegelau, Chef & Sommelier, Schott Zwiesel, Zalto…) proposent ces modèles « universels » à des prix raisonnables (de 10 à 30 € l’unité). Pour faire le bon choix, plusieurs paramètres sont à prendre en compte.
La forme
Le verre à pied est une évidence. Sa tige permet de faire tourner facilement le vin dans le verre et empêche la main de le réchauffer. Mais le plus important est la forme du calice (ou buvant), l’objectif étant d’adapter le contenant au potentiel aromatique du contenu. Calice anguleux, forme ballon ou tulipe, ouverture plus ou moins large du buvant… les verriers ont multiplié les recherches. Mais ce n’est pas un hasard si la forme dite « tulipe » reste une valeur sûre. Le verre de dégustation homologué il y a quelques décennies par l’Inao (Institut national des appellations d’origine) l’a d’ailleurs popularisée. Large en bas du calice pour offrir au vin la plus grande surface de contact avec l’air, resserrée en haut pour concentrer les arômes, cette forme est étudiée pour que le verre joue son double rôle. Reste que si l’objectif de l’Inao était louable, normaliser un contenant qui permette une comparaison entre les différents « jus », l’outil est un peu fruste et, surtout, manque d’élégance sur une table de fête ! Il existe heureusement de nombreuses variantes qui allient élégance et performance.
La taille
Optez pour des verres ayant une contenance de 350 à 400 ml. Ils sont assez larges pour le vin rouge et pas trop grands pour le blanc. Il est toutefois préférable de choisir des verres plus petits pour les liquoreux, tels que porto ou banyuls. Mais dans tous les cas, la règle d’or de la dégustation est de remplir toujours les verres au tiers de leur contenance, afin de laisser de la place pour l’aération et la diffusion des arômes.
La transparence
Le verre doit être parfaitement transparent, comme s’il s’effaçait devant le vin. Fuyez les modèles colorés et ouvragés, car ils ne facilitent pas l’appréciation de la robe. Les verres en cristal offrent un éclat inégalé mais ils sont chers et très fragiles. Plus résistants et tout aussi transparents que le cristal, les nouveaux matériaux développés par certaines marques, comme le Kwarx de Chef & Sommelier, constituent une alternative nettement moins coûteuse (pas plus de 10 € l’unité). La finesse du verre est aussi un atout important. Elle facilite le contact direct du palais et de la langue avec le liquide en faisant oublier les lèvres.
Le cas des bulles
Si les coupes de nos grands-mères symbolisent toujours la fête, leur forme est une hérésie, car elles laissent s’échapper les arômes et les bulles bien trop vite. Même si elles sont préférables, les flûtes ne permettent pas une bonne aération du vin et empêchent certains arômes de se révéler. Selon les professionnels, rien ne vaut le verre de dégustation classique pour profiter pleinement de la richesse aromatique des grands champagnes, tout en respectant les bulles.
Florence Humbert