UFC - Que Choisir Ariège-Comminges

Livraison de colis

Un délai supplémentaire pour émettre des réserves

Le temps du confinement, les consommateurs disposent de plusieurs heures pour signaler au vendeur un problème apparent lors de la livraison d’un colis. Une nouvelle disposition destinée à limiter les contacts entre livreurs et particuliers.

Alors que les achats sur Internet risquent de connaître un regain d’intérêt à l’occasion du reconfinement, le gouvernement a pris des mesures supplémentaires visant à limiter encore plus les risques de contamination en cas de vente à distance. Que ce soit au moment du chargement des colis dans les véhicules ou de la livraison elle-même, les sociétés de transport devront plus que jamais tout faire pour limiter les contacts entre les personnes. Les livreurs, par exemple, ne devront plus remettre les colis en main propre. Dans la mesure du possible, ils les laisseront devant la porte ou dans l’ascenseur, avec l’accord du destinataire. L’ennui avec cette procédure « sans contact », c’est qu’il est impossible pour le destinataire de signaler au livreur un éventuel problème apparent sur le colis, et encore moins d’en faire mention sur le bon de livraison, comme la loi l’exige. Or, faute d’avoir émis des réserves au moment de la livraison, un client peut se voir refuser toute réclamation ultérieure de la part du marchand.

Pour limiter les litiges, le gouvernement vient de modifier la règle. L’article 22 du décret du 29 octobre précise que désormais, les réserves peuvent être émises jusqu’au jour ouvré suivant la réception, à midi. Concrètement, si le client s’aperçoit que son colis reçu le lundi à 9 h a pu être ouvert, il aura jusqu’au lendemain midi pour le signaler au vendeur. Si, un vendredi, il découvre devant sa porte un carton abîmé, il pourra émettre des réserves jusqu’au lundi suivant à midi. Il lui suffit pour cela de prévenir le marchand dans les temps, de préférence par mail. Cette nouvelle disposition étant « d’ordre public », aucun marchand ne peut s’y soustraire et ce, même si cette disposition ne figure pas dans ses conditions générales de vente (CGV). Reste à savoir comment les professionnels appliqueront cette mesure, surtout lorsque le marchand est basé à l’étranger.

26 novembre 2020

Black Friday

L’UFC-Que Choisir appelle à stopper les pratiques commerciales trompeuses

Alors que la question de la légitimité du Black Friday est plus que jamais d’actualité, l’UFC-Que Choisir refuse de s’en remettre à la seule bonne volonté des professionnels et agit auprès des enseignes et des pouvoirs publics pour que le cadre légal soit pleinement respecté. Elle met en demeure 6 enseignes (Boulanger, Fnac, Rue du Commerce, Darty, Cdiscount, Rakuten) de cesser sans délai leur campagne publicitaire, et presse le gouvernement de transposer la législation européenne sur l’encadrement des réductions de prix.

Black Friday L’UFC-Que Choisir appelle à stopper les pratiques commerciales trompeuses

 Black Friday : nid à promotions bidon

L’UFC-Que Choisir n’a de cesse, année après année, d’épingler les nombreuses arnaques et fausses promo du Black Friday. En effet, en l’absence de cadre légal sur les réductions de prix, les professionnels augmentent leurs prix quelques semaines avant l’opération, afin de claironner des promotions « Black Friday » sur ce prix plus élevé. C’est un tour de passe-passe invisible pour les consommateurs qui permet de leur vendre les mêmes produits, aux mêmes prix tout en leur faisant croire à une bonne affaire.

Evidemment, les défenseurs de ce piège marketing particulièrement efficace avanceront que les consommateurs ont toujours le choix de ne pas acheter. Mais, en l’absence d’éléments permettant de se rendre compte de la réalité des économies annoncées, la quête légitime de bonne affaire a toutes les chances de se transformer en illusion ? L’UFC-Que Choisir s’est battue pour obtenir un renforcement du cadre légal et entend, particulièrement dans le contexte actuel, qu’il soit pleinement respecté.

Amendement « Batho » : stop au matraquage publicitaire pour le Black Friday

Dans le cadre de la Loi anti-gaspillage, un amendement assimilant les publicités pour le Black Friday ou autres opérations commerciales coordonnées à des pratiques commerciales trompeuses a été adopté. Pourtant un an après, force est de déplorer la kyrielle d’annonces et de messages pour le Black Friday… Décidée à faire respecter la Loi, notre association a mis en demeure 6 enseignes faisant de la vente en ligne, afin qu’elles mettent fin à leurs campagnes publicitaires insensées et à l’instrumentalisation des prix et promotions.

Encadrement des réductions de prix : l’urgence de la transposition de la Directive omnibus

Surtout, l’UFC-Que Choisir refuse que perdure la loi de la jungle tarifaire. Pour rappel, la loi française prévoyait un encadrement des réductions de prix avec un prix de référence avant qu’elle ne soit abrogée en raison d’un arrêt de la Cour de Justice européenne. Cette absence de cadre est un terreau fertile pour les pratiques trompeuses et arnaques en tout genre. L’UFC-Que Choisir a obtenu que l’ancienne législation française sur l’encadrement soit reprise dans la législation européenne, via la Directive omnibus que la France doit maintenant transposer… Plutôt que d’en appeler à la bonne volonté des commerçants, qu’attend le gouvernement pour restaurer sans délai un encadrement légal des réductions des prix ?

Au vu de ces éléments, et dans le contexte extraordinaire que nous connaissons, l’UFC-Que Choisir :

  • Met en demeure Boulanger, Fnac, Rue du Commerce, Darty, Cdiscount, Rakuten de cesser leur campagne publicitaire illégale pour le Black Friday ;
  • Presse le gouvernement de transposer la Directive omnibus sur l’encadrement des prix afin de restaurer le prix de référence évitant aux consommateurs d’être manipulés et d’instaurer une concurrence loyale et équilibrée entre les différentes formes de distribution.
24 novembre 2020

Foie gras

Les alternatives au gavage déçoivent

Reconstitutions végétales ou foies gras d’oies non gavées, les produits promettant le bon goût du foie gras sans la culpabilité pullulent. Mais ce pari, fort ambitieux, est pour l’instant loin d’être gagné.

Le bon goût du foie gras, sans le gavage. La promesse intéressera probablement un nombre croissant de Français soucieux du bien-être animal. Plusieurs entreprises prétendent aujourd’hui y être arrivées.

Certains innovent avec le foie gras végétal…

Deux d’entre elles misent pour cela sur le 100 % végétal : la marque Gaia avec son Faux gras, et Senfas avec son Veg’gras. Le premier est un mélange d’huile, de levure et d’amidon, assaisonné de champagne, de truffe et de diverses épices. Le second contient un ingrédient de base supplémentaire, la noix de cajou, et un assaisonnement composé principalement de vin blanc et cognac. Beaucoup moins chers qu’un vrai foie gras (autour de 3 € pour une centaine de grammes), ces produits sont aussi, malheureusement, beaucoup moins savoureux. Nous les avons servis en aveugle, aux côtés de 20 véritables foies gras, à un panel de 12 dégustateurs avisés. Ces derniers ne s’y sont pas trompés, en attribuant aux alternatives végétales les deux pires notes de ce test, à savoir respectivement 5,12/20 et 1,96/20 (voir les résultats de notre test sur 20 véritables foies gras). Pour les végétariens, le bon goût du foie gras demeure donc hors de portée.

Visuel foie gras alternative gavage
Le Faux gras de Gaia et le Veg’gras de Senfas.

… d’autres s’essayent au foie gras sans gavage

Mais les omnivores souhaitant améliorer les conditions de vie des palmipèdes à foie gras ont, eux, une deuxième option (à condition d’en avoir les moyens) : les foies gras sans gavage. Le tout premier produit de ce type a été développé par un producteur espagnol il y a plus de dix ans. L’astuce : miser sur la capacité naturelle des oies, lorsqu’elles sont élevées dans des conditions se rapprochant autant que possible de l’état sauvage, à accumuler du gras en prévision de leur migration (cette dernière n’ayant finalement pas lieu). Mais ce produit au coût élevé (de 136 € à 176 € les 125 grammes) avait beaucoup déçu nos dégustateurs, au moment de sa sortie, qui l’avaient alors jugé plus proche d’un pâté de foie de volaille que d’un foie gras.

Une seconde chance s’offre cependant aujourd’hui au foie gras sans gavage avec la mise en vente sur Internet d’un produit développé par une start-up française associée à une éleveuse du Sud-Ouest. La production de ce foie gras repose sur l’introduction, dans les biberons des oisons, de bactéries intestinales censées favoriser l’accumulation de gras dans le foie. Nous n’avons cependant pas encore pu goûter ce produit dénommé Auca, vendu 142,43 € la boîte de 125 grammes.

Elsa Abdoun

24 novembre 2020

Électroménager et informatique

Les tarifs repartent à la hausse

Les prix de certains produits qui avaient grimpé lors du premier confinement n’ont pas eu le temps de retrouver leur niveau initial qu’ils se remettent à augmenter. Ça commence à faire beaucoup !

A chaque confinement ses hausses de prix ! Après avoir constaté, entre mars et mai dernier, une augmentation des prix de vente moyens de certains appareils, comme les imprimantes et les tondeuses à cheveux, l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir note une nouvelle valse des étiquettes. Ainsi, depuis la fin du mois d’octobre, les prix des tondeuses à cheveux ont encore augmenté de 5 % et ceux des imprimantes de 8 %. Avec toutefois une différence de taille entre ces deux types de produits : alors que les prix des tondeuses à cheveux ont eu tendance à baisser entre les deux confinements, ceux des imprimantes sont restés à des niveaux élevés. Résultat : ces dernières ont vu leur prix moyen augmenter d’environ 50 % entre le début du mois de mars et aujourd’hui !

D’autres catégories de produits voient leurs prix augmenter depuis le début de ce deuxième confinement. Ainsi, le prix moyen des ordinateurs portables a grimpé de 7 % depuis septembre après avoir déjà connu une hausse de 10 % lors du premier confinement. Celui des machines à coudre est reparti à la hausse (+3 %) après une petite flambée en mars. Dernier exemple, mais pas le moins anodin pour les gourmands, les prix des services à fondue ont augmenté de 4 % entre septembre et aujourd’hui. À chaque fois, ces hausses de prix s’expliquent par le même double phénomène : une baisse du nombre de références d’entrée de gamme et une hausse des prix des produits restant en rayon. Dans les deux cas, la conséquence pour le consommateur est la même : il doit payer plus cher pour s’équiper.

L’Observatoire de la consommation note toutefois que les prix d’autres appareils électroménagers, qui avaient connu des hausses lors du premier confinement, conservent pour l’instant une certaine stabilité. C’est le cas par exemple des aspirateurs et des réfrigérateurs, qui se maintiennent à des niveaux corrects. Quant aux fours à micro-ondes, leur prix moyen a peu évolué depuis 18 mois. Comme quoi, l’augmentation de prix n’est pas une fatalité.

Grégory Caret

Observatoire de la consommation

gregorycaret

24 novembre 2020