UFC - Que Choisir Ariège-Comminges

Édition spéciale Foires et Salons

Édition spéciale Foires et Salons

Forts de leur succès, les foires et salons sont aujourd’hui de véritables évènements et attirent, chaque année, de plus en plus de monde. Cuisines équipées, pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques, ventilation, ballons thermodynamiques, travaux d’isolation ou de toiture ou achat de mobilier (matelas, literie, canapés…), tout y est proposé !

Hélas, les foires et salons sont aussi à l’origine de nombreux litiges et sont source d’interrogations pour nos consommateurs et adhérents. Les vendeurs savent se montrer convaincants, voire insistants. Nous vous aidons à rester un consommateur averti !

Le professionnel vous a affirmé que vous pouviez changer d’avis ? La société vous a promis un crédit d’impôt ? Bien qu’il vous ait dit le contraire, le vendeur a encaissé votre chèque ? Autant de fausses promesses ou de fausses informations ! Ayez les bons réflexes et sachez déjouer les pièges !

Retrouvez notre Édition spéciale sur les foires et salons.

20 février 2020

Viagogo : L’UFC-Que Choisir dépose plainte

Viagogo : L’UFC-Que Choisir dépose plainte

Dans son combat pour la loyauté des transactions, l’UFC-Que Choisir, dépose aujourd’hui plainte contre le site de revente de billets en ligne Viagogo devant le Tribunal judiciaire de Paris en raison des pratiques commerciales agressives et trompeuses de l’opérateur faisant de nombreuses victimes, et appelle les consommateurs à ne pas recourir à ce site au risque de se faire duper.

Viagogo L’UFC-Que Choisir dépose plainte

L’expérience utilisateur instrumentalisée via une pratique commerciale agressive et trompeuse

Jouant sur la soi-disant rareté des places disponibles, le site multiplie les alertes, les chronomètres oppressants, les messages biaisés pour précipiter l’acte d’achat du consommateur, tout en lui occultant l’information essentielle, à savoir le prix.

Tout au long du parcours d’achat, le consommateur est assailli de messages alarmants : « Ces billets seront probablement bientôt tous écoulés » ; « 21 autres personnes regardent cet évènement » ; « Il ne reste plus que X billets » « 02 :15 restante(s) pour compléter l’achat ». Ces alertes répétées « mettent la pression » sur le fan ou le supporter, qui n’est plus attentif au prix des billets. Ces méthodes sont clairement agressives et trompeuses.

Comme si cela ne suffisait pas, Viagogo dissimulait habilement le prix final au consommateur. En effet, jusqu’à récemment le site ajoutait des frais supplémentaires au prix initial que le consommateur ne découvrait qu’une fois sa commande confirmée et son compte débité.

Viagogo ne peut se retrancher derrière son statut de plateforme en ligne qui met simplement en relation vendeurs et acheteurs, car c’est bel et bien l’architecture même de son site internet qui est en cause.

Des méthodes illégales : des billets revendus sans autorisation

Viagogo permet la revente en masse de billets de manifestations sportives ou culturelles sans l’autorisation des organisateurs. Mais c’est illégal en France afin d’empêcher la revente de billets à des fins spéculatives notamment par le biais de plateformes en ligne, aux dépens des consommateurs et des organisateurs.

Nombreux sont les fans et supporteurs qui ont acheté leurs billets à un prix deux à trois fois plus élevé qu’auprès de la billetterie officielle, qui se retrouvent mal placés ou qui ne peuvent accéder à l’évènement à défaut de billets valides.

Les organisateurs sont également victimes du site. Les fans et supporteurs se retournent vers eux pour avoir des explications. Pourtant, aucun des nombreux organisateurs contactés par L’UFC-Que Choisir n’a donné d’autorisation pour que leurs billets se retrouvent sur ce site.

Viagogo a bien connaissance de cette interdiction mais persiste et signe. Le site a perdu son recours devant le Conseil Constitutionnel1 mais n’a pas modifié pour autant ces méthodes.

Alors que l’association a reçu près de 500 témoignages de consommateurs victimes, soulignant que les condamnations passées (en France et en Europe) de Viagogo ne l’ont pas dissuadé sur ses mauvaises pratiques, l’UFC-Que Choisir passe à l’action :

  • Dépose plainte contre Viagogo pour pratiques commerciales déloyales, trompeuses et agressives et revente de billets sans autorisation.
  • Appelle les consommateurs à privilégier les billetteries ou bourses d’échanges officielles.

 

Notes

1 Décision du Conseil Constitutionnel n° 2018-754 QPC du 14 décembre 2018.
20 février 2020

Aidants : Le suivi médical des aidants trop souvent délaissé

 Aidants : Le suivi médical des aidants trop souvent délaissé

Pour les personnes qui aident un proche atteint de démence, le retentissement est souvent lourd. Une consultation médicale spécifique leur est dédiée, tous les ans. Mais cet outil de prévention et de suivi médical semble trop peu utilisé.

Aidants Le suivi médical des aidants trop souvent délaissé

Assister à domicile un proche atteint de démence est une épreuve physique et morale, ayant un lourd retentissement sur la santé. La Haute Autorité de santé recommande donc aux médecins de proposer aux aidants, une fois par an, une consultation qui leur soit dédiée.

Sur le terrain, ce dispositif est trop peu appliqué, constate une étude menée dans la Somme (1). L’enquête a consisté à interroger 49 aidants au cours de l’année 2018. Résultat : seulement 3 d’entre eux avaient bénéficié de cette consultation. On sait pourtant que les aidants tendent à faire passer leur propre santé au second plan. L’étude le confirme : 5 de ces aidants ont dû être hospitalisés en urgence à la suite d’une négligence de soins. Or, c’est précisément l’un des buts de la consultation dédiée : évaluer le risque d’épuisement pour l’éviter autant que possible. Pour cela des questionnaires existent, évaluant précisément le « fardeau » – c’est le terme officiel, qui recouvre les conséquences physiques, psychologiques, émotionnelles, financières et sociales. À cette occasion, des mesures d’allégement peuvent être mises en place, telles que la venue d’aides professionnelles ou l’orientation vers des structures spécialisées. Peu d’études ont été réalisées sur ce sujet. Une enquête menée dans le Cher il y a quelques années avait, pour sa part, estimé à un quart la proportion d’aidants bénéficiant de cette consultation spéciale. Cela reste trop peu.

Un suivi médical régulier de l’aidant est en effet primordial pour lui-même, mais aussi pour la personne atteinte de démence. En effet, l’aidant est un collaborateur du médecin et un acteur indispensable du maintien à domicile, qui lui-même a une influence positive sur les troubles de la personne atteinte d’Alzheimer ou de problèmes apparentés. Environ 3 millions de personnes en France sont concernées.

(1) « Usage de la consultation dédiée à l’aidant naturel de patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées par le médecin généraliste », Revue de gériatrie, 12/19.

Perrine Vennetier

20 février 2020

Compteurs Linky trop curieux : EDF et Engie rappelés à l’ordre

Compteurs Linky trop curieux : EDF et Engie rappelés à l’ordre

La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) vient de mettre en demeure EDF et Engie de respecter la réglementation en matière de collecte et de conservation des données des compteurs Linky installés chez leurs clients. Le gendarme de la vie privée leur accorde un délai de 3 mois pour se remettre dans le droit chemin.

Compteurs Linky trop curieux EDF et Engie rappelés à l’ordre

Le RGPD (Règlement général sur la protection des données), qui encadre depuis mai 2018 le traitement des données personnelles, est clair sur les règles à respecter en matière de collecte de données. La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) vient de le rappeler à EDF et à Engie, après avoir constaté que les deux entreprises enfreignaient le règlement avec les informations recueillies grâce aux compteurs Linky installés chez leurs clients. « EDF et Engie sont dans une trajectoire globale de mise en conformité […] », souligne la Cnil, qui explique toutefois que « les vérifications effectuées ont révélé que le niveau de conformité était insuffisant ». Ces manquements concernent deux points précis du règlement.

Une seule case à cocher pour deux consentements

Le premier concerne la méthode par laquelle les deux entreprises obtiennent l’accord de leurs clients pour collecter les données. La loi les oblige en effet à obtenir un consentement spécifique pour chaque type de données collectées. Un accord global à la collecte de données ne suffit pas. Or, EDF et Engie recueillent par le biais d’une seule et unique case à cocher le consentement pour deux opérations clairement distinctes : l’affichage dans l’espace client des consommations quotidiennes et l’affichage des consommations à la demi-heure. EDF va même plus loin dans l’infraction, puisque l’information donnée au consommateur crée de la confusion. « En effet, la société fait référence à la « consommation d’électricité quotidienne (toutes les 30 min) » et présente donc les données quotidiennes et à la demi-heure comme étant équivalentes, alors que ces dernières sont plus révélatrices des habitudes de vie des personnes que les données quotidiennes », note le gendarme de la vie privée.

Des données trop longtemps conservées

Le second manquement au RGPD tient à la durée pendant laquelle EDF et Engie conservent les données de consommation. Celle-ci s’avère excessive. EDF stocke les consommations quotidiennes et à la demi-heure pendant 5 ans après la résiliation du contrat, alors qu’elle n’en a logiquement besoin que pendant 3 ans (période pendant laquelle les fournisseurs d’électricité sont tenus de mettre à disposition des clients leur historique de consommation). Quant à Engie, elle stocke indûment les consommations mensuelles après résiliation du contrat dans la mesure où elle déclare en avoir besoin pour de la prospection commerciale. Or les coordonnées des clients suffisent pour les démarcher.

EDF et Engie ont 3 mois pour rectifier le tir, ce qu’elles nous ont confirmé s’engager à faire. Les deux entreprises devront envoyer à la Cnil des documents prouvant qu’elles ont changé leurs méthodes, qu’il s’agisse de captures d’écran, de contrats signés avec des prestataires, de mises à jour de politique de confidentialité, etc. Si la situation n’est pas réglée à l’issue de ce délai, la Cnil n’exclut pas une sanction. « Les données de consommation peuvent révéler des informations sur la vie privée des clients, comme les heures de lever et de coucher, les périodes d’absence, le nombre de personnes présentes dans le logement. EDF et Engie sont de très grosses entreprises, qui traitent des volumes de données massifs. Elles se doivent d’être conformes », explique Mathias Moulin, directeur de la protection des droits et des sanctions de la Cnil. Rappelons que 35 millions de compteurs doivent être installés d’ici 2021.

Camille Gruhier

20 février 2020